42 maisonnettes sur le dessus de Rabais ?
(c) Nicolas Guidi.
Voici une maisonnette qui pourrait être construite d’ici 2 ou 3 ans si le projet est accepté. architecte
Adelin Leclef (bureau ALTAR).
La coopérative «Eco-Dev» (Hannut) est venue présenter au public son projet immobilier au hall culturel et sportif de Virton, ce mardi soir. Il s’agissait d’une simple réunion d’information légale.
Une quarantaine de personnes s’était déplacée pour venir écouter la présentation du projet de la coopérative Eco-Dev. Celle-ci souhaite construire un village de vacances entre le camping Floréal et le restaurant La Vénerie, juste à côté du clos des Horlès.
Sur papier, il serait question de 42 maisonnettes en ossature bois qui serviraient uniquement de résidences secondaires. La séance a débuté par une carte d’identité de la société. «Nous sommes une coopérative qui souhaite développer des projets immobiliers durables et alternatifs. Nous voulons préserver la nature et le paysage, c’est très important pour nous», explique Tanguy Hugon de Eco-Dev.
À ce stade, aucun permis n’a été introduit. Les études d’incidences doivent encore être réalisées. Attention, précisons que ce projet ne concerne pas celui proposé par Ardennor. La localisation est en effet différente. Eco-Dev souhaite développer son projet sur le versant ouest de Rabais. Ardennor veut s’approprier l’autre côté avec, en plus, l’espace autour du lac.
Un espace de 4,5 hectares
L’endroit s’inscrit dans un cadre naturel et verdoyant. Il est considéré comme zone orange.
Seules certaines parcelles peuvent être considérées en zone à bâtir. Eco-Dev est très claire sur ce volet: les espaces de verdure seront conservés, protégés et même déployés. , ajoute Tanguy Hugon. On apprend aussi que des citernes d’eau de pluie et un bassin d’orage serviront à subvenir à une partie des besoins en eau. «Cela fait partie de notre philosophie, c’est important pour nous de protéger les zones naturelles que l’on retrouve sur le terrain. On compte planter des essences locales de plusieurs plantes et arbustes. Nous voulons aussi utiliser des matériaux naturels: voiries en bio granulats, sentiers en dolomie et de l’herbe pour le parking à l’entrée. Des routes cyclopédestres sont aussi prévues, nous voulons vraiment que cela soit le plus durable possible», ajoute Tanguy Hugon. On apprend aussi que des citernes d’eau de pluie et un bassin d’orage serviront à subvenir à une partie des besoins en eau.
Une maisonnette à 200 000 euros
Pour l’instant, il est question de deux modèles de maisonnettes: soit 44 m2 (28 modules) ou 63 m2 (13 modules). La 42e maisonnette devrait servir de point d’accueil et de logement pour un concierge. Chacune disposera d’une terrasse et d’un étage.
Le bardage sera fait de bois avec une isolation composée de paille. Quant aux fondations, il s’agira de pilotis métalliques pour permettre aux eaux de pluies de ruisseler dans le sol. Budget estimé: 200 000€ l’unité. Très vite, quelques questions sont venues ponctuer la séance. On peut notamment souligner cette question qui demandait si le promoteur comptait faire appel aux entrepreneurs locaux.
Eco-Dev répond qu’elle est ouverte aux propositions. Une autre personne s’inquiète des éventuelles nuisances sonores et visuelles que pourrait engendrer la construction de ce village. La société répond que tout sera fait pour éviter de tels problèmes. La mobilité et les infrastructures ont également été abordées tout comme le planning de réalisation. La coopérative espère que le dossier et la demande de permis pourront être déposés cette année pour entamer la construction du village entre 2023 et 2025 par lots de 8 unités.
Vos questions par courrier
À partir de ce mardi 1er février, les citoyens ont un délai légal de 15 jours pour poser leurs questions. Elles sont à adresser au Collège communal (rue Charles Magnette, 17, 6760 Virton) ainsi qu’au demandeur du permis (rue Joseph Wauters, 63, 4280 Hannut).
François Culot: «44 m2 ? C’est une cage à poules!»
En fin de séance, le maire de Virton, François Culot, a sorti du placard sa vieille casquette de notaire. Il a mis le doigt, à juste titre, sur plusieurs points auxquels devront faire attention les promoteurs.
«C’est un beau projet, mais j’ai des réserves sur le long terme. Le projet des années 70-80, on a vu ce que c’est devenu… Votre croquis est très beau sur le papier, et je veillerai à ce que le croquis corresponde à la réalité. Pour les voiries et les graviers, attention que le bleu n’est pas du tout la couleur du pays. Nous voulons des couleurs locales. Pour le parking, j’insiste pour que vous vous accordiez avec Floréal pour faire un parking commun plutôt que plusieurs. J’aimerais connaître aussi la répartition des dimensions. 44 mètres carrés, pour moi, c’est une cage à poules! N’est-ce pas bien mieux quelque chose de plus grand? Vous nous avez dit que vous faites de la construction. Une fois que vous serez partis, la gestion, ça ne sera plus votre problème, et ce sont les autres qui devront se débrouiller s’il y a des problèmes. Au clos des Horlès, il y avait aussi une conciergerie et, aujourd’hui, il n’y a pas de concierge… Il faudra pérenniser le rôle du concierge. Tout cela devra être protégé juridiquement dans l’acte de base pour éviter les dérives, notamment en matière de domiciliation. On ne peut pas se domicilier dans une zone de loisirs. Mais la loi fédérale dit précisément que la Ville doit domicilier les personnes là où elles vivent effectivement. On est
déjà allé en procès et nous avons perdu pour des dossiers où des personnes vivaient en zone de loisirs. J’attends de votre part un dossier extrêmement solide sur tous ces aspects-là».
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